Chondrolaryngoplastie féminisante - Dr Nicolas Brault | Nova Transition

La chondrolaryngoplastie dans la féminisation du visage

La féminisation du visage regroupe un ensemble d’interventions destinées à adoucir les traits et harmoniser l’apparence. Parmi elles, la chondrolaryngoplastie occupe une place particulière. Cette chirurgie, plus connue sous le nom de « réduction de la pomme d’Adam », vise à atténuer une caractéristique anatomique considérée comme masculine et qui peut être source de gêne importante. Pour de nombreuses femmes transgenres ou personnes en transition, mais aussi pour certaines femmes cisgenres présentant une proéminence du cartilage thyroïdien, il s’agit d’une étape essentielle vers une apparence plus féminine et un bien-être retrouvé.

Qu’est-ce que la pomme d’Adam ?

La pomme d’Adam correspond au sommet du cartilage thyroïdien, l’un des cartilages qui composent le larynx. Située à l’avant du cou, juste sous la mâchoire et au-dessus de la trachée, elle forme une petite saillie plus ou moins marquée selon les individus.

Chez l’homme, cette protubérance est généralement plus visible. Cela s’explique par le rôle des hormones pendant la puberté : sous l’effet de la testostérone, le cartilage thyroïdien grandit, s’incline vers l’avant et modifie la forme du larynx. Cette transformation accompagne l’élargissement des cordes vocales et contribue à l’approfondissement de la voix masculine.

Chez la femme, la pomme d’Adam est beaucoup moins développée et reste discrète. Lorsqu’elle est proéminente, elle peut être perçue comme un signe masculin peu compatible avec une apparence féminine.

Peut-on retirer toute la pomme d’Adam ?

La chondrolaryngoplastie ne consiste pas à enlever tout le cartilage thyroïdien, ce qui serait à la fois dangereux et inutile. L’intervention se limite à la réduction de la partie la plus saillante, c’est-à-dire la pointe qui forme la protubérance.

Dans la majorité des cas, cette réduction suffit à obtenir un cou visiblement plus lisse et féminin. Toutefois, il existe des situations particulières :

• Lorsque l’ensemble du cartilage thyroïdien est très projeté vers l’avant, il n’est pas toujours possible de le « verticaliser » complètement. Même après retrait de la pointe, une certaine convexité peut persister.

• Le but n’est donc pas d’effacer totalement le cartilage, mais de diminuer la proéminence de manière naturelle et sécurisée, tout en respectant les structures voisines, notamment les cordes vocales et les nerfs laryngés.

Comment se déroule une chondrolaryngoplastie ?

L’intervention se pratique généralement sous anesthésie générale légère. Elle dure en moyenne une heure et ne nécessite qu’une hospitalisation ambulatoire, c’est-à-dire une sortie le jour même dans la plupart des cas.

1. Incision discrète : le chirurgien réalise une petite incision horizontale de quelques centimètres dans un pli naturel situé entre la base du menton et le cou. Cette localisation permet à la cicatrice de rester quasi invisible.

2. Accès au cartilage : aucun muscle n’est sectionné. Ils sont simplement délicatement écartés afin d’exposer le cartilage thyroïdien. Cette approche limite la douleur postopératoire et favorise une récupération rapide.

3. Râpage du cartilage : à l’aide d’instruments fins, le chirurgien sculpte la partie proéminente du cartilage, en retirant uniquement l’excédent nécessaire. Cette étape exige une grande précision afin d’éviter toute atteinte des cordes vocales, situées juste en dessous.

4. Fermeture et cicatrisation : la peau est refermée avec des fils résorbables. La cicatrice est dissimulée dans un pli naturel et devient à peine visible après quelques semaines ou mois.

Quels sont les risques de cette chirurgie ?

Comme toute intervention chirurgicale, la chondrolaryngoplastie comporte des risques, bien qu’ils soient rares lorsque l’opération est réalisée par un chirurgien expérimenté.

• Hématome ou infection : complications possibles après toute chirurgie, mais généralement bien maîtrisées par des soins adaptés.

• Atteinte des cordes vocales ou des nerfs laryngés : extrêmement rare, ce risque est minimisé par la connaissance précise de l’anatomie et l’utilisation de techniques atraumatiques.

• Cicatrice visible : dans la plupart des cas, elle s’estompe très bien et reste discrète grâce à son emplacement stratégique.

• Résultat insuffisant : dans certaines situations où le cartilage est très avancé, le résultat peut être une amélioration significative mais non une disparition totale de la convexité.

Ces risques doivent être discutés lors de la consultation préopératoire, afin que chaque patient·e ait une vision claire et réaliste de l’intervention.

La récupération après l’intervention

La convalescence après une chondrolaryngoplastie est généralement simple et rapide.

• Les douleurs sont modérées et bien contrôlées par des antalgiques légers.

• Il est conseillé de limiter la parole les premiers jours afin de reposer les cordes vocales, même si elles ne sont pas directement touchées.

• Un œdème (gonflement) ou quelques ecchymoses peuvent apparaître au niveau du cou, disparaissant progressivement en une à deux semaines.

• La reprise des activités quotidiennes est possible dès quelques jours, mais les efforts physiques intenses doivent être évités pendant deux à trois semaines.

Quels résultats attendre ?

La chondrolaryngoplastie donne des résultats visibles rapidement, même si l’aspect définitif n’est jugé qu’après quelques semaines, le temps que l’œdème se résorbe et que la cicatrice s’estompe.

Les bénéfices sont multiples :

• Aspect féminisé du cou : la disparition ou l’atténuation de la pomme d’Adam contribue à adoucir la silhouette du cou, élément essentiel dans l’harmonisation faciale.

• Confiance en soi : pour beaucoup de patient·es, cette chirurgie représente un tournant psychologique, en réduisant un signe corporel masculin souvent vécu comme une source de malaise.

• Résultat naturel : bien réalisée, la chondrolaryngoplastie ne laisse ni irrégularité ni trace visible, et le cou prend un aspect lisse et gracieux.

La chondrolaryngoplastie dans le cadre global de la féminisation du visage

La réduction de la pomme d’Adam s’intègre dans un projet plus large de féminisation faciale, qui peut inclure d’autres interventions telles que la frontoplastie, la rhinoplastie, la réduction de la mâchoire ou encore la chirurgie des lèvres.

Chaque geste chirurgical agit sur une zone spécifique, mais l’ensemble participe à un objectif commun : rendre le visage plus doux, plus harmonieux et conforme à l’identité ressentie. Dans ce contexte, la chondrolaryngoplastie occupe une place particulière car le cou, visible même de loin, peut trahir à lui seul une caractéristique masculine.

Conclusion

La chondrolaryngoplastie est une intervention sûre, efficace et discrète qui permet de réduire la pomme d’Adam et d’obtenir un cou plus féminin. Réalisée par un chirurgien expérimenté, elle entraîne peu de risques et offre un résultat naturel, avec une cicatrice quasi invisible.

Au-delà de l’aspect esthétique, cette chirurgie joue un rôle majeur dans la construction de l’identité et l’épanouissement personnel. Pour de nombreuses femmes transgenres et patient·es en recherche de féminisation, elle représente une étape essentielle vers la confiance en soi et l’harmonie entre l’image extérieure et l’identité intérieure.